L’incontinence urinaire féminine, levons le tabou.

À l’occasion de la semaine de l’incontinence urinaire, nous levons le voile sur ce sujet souvent tabou.

Il est pourtant important d’en parler puisque c’est un trouble fréquent qui touche 25 à 45% des femmes, soit 2,5 à 3 millions de femmes en France. Ce trouble, contrairement aux idées reçues, ne touche pas que les personnes âgées, puisque 20% des femmes incontinentes ont moins de 30 ans.

 

L’INCONTINENCE URINAIRE, QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’incontinence urinaire féminine est « toute perte involontaire d’urine ».

 

POURQUOI LE SUJET EST-IL AUSSI TABOU ?

Le sujet est encore souvent tabou alors que cette pathologie est très fréquente. A l’heure actuelle, il n’existe pas d’association de femmes incontinentes. Ce type d’association permet généralement de lever les tabous sur certains enjeux de santé publique, et de faire avancer les causes.

 

J’AI PARFOIS DES FUITES URINAIRES, EST-CE NORMAL ?

Non, ce n’est pas normal d’avoir des fuites urinaires. Lorsque les fuites urinaires deviennent fréquentes et nécessitent le port de protections, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin ou votre gynécologue.
Porter des protections ne doit pas être une solution définitive, il existe des moyens efficaces pour lutter contre l’incontinence urinaire féminine.

 

QUELS SONT LES TROIS TYPES D’INCONTINENCE URINAIRE ?

Le type le plus fréquent est l’incontinence urinaire d’effort : lorsque l’on tousse, éternue, pratique du sport ou lors du port de charges lourdes.

Le second type est l’incontinence urinaire par urgence ou par hyperactivité vésicale. Dans ce cas les fuites sont précédées d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner. Ce type d’incontinence apparaît le plus souvent après la ménopause.

Enfin, l’incontinence mixte qui associe les deux types d’incontinence.

 

QUEL EST L’IMPACT D’UNE INCONTINENCE URINAIRE NON TRAITÉE ?

Si vous souffrez de fuites urinaires, il est important d’en parler à un professionnel. En effet, l’incontinence urinaire peut avoir un impact sur :

  1. La qualité de vie ;
  2. La vie sociale ;
  3. La vie professionnelle ;
  4. La vie de couple et la vie sexuelle.

Un sentiment de dégradation, de honte ou de peur de sentir mauvais peut se développer.

Pour réduire ces impacts, il faut en parler. Ensuite, il en revient aux professionnels de santé de dépister ce trouble et de proposer des solutions.

 

QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUES DE L’INCONTINENCE URINAIRE ?

Les facteurs de risques sont divers :

  1. La grossesse et l’accouchement (accouchement difficile, instrumental). À noter que la césarienne n’est pas forcément protectrice contre les fuites urinaires.
  2. L’âge (la prévalence de ce trouble augmente avec l’âge, car à la ménopause une carence en œstrogène se produit) ;
  3. Le surpoids et l’obésité ;
  4. La pratique intensive de certains sports ;
  5. Certaines maladies (notamment neurologiques) ou les prises médicamenteuses.

 

SUR QUOI REPOSE LE DIAGNOSTIC DE L’INCONTINENCE URINAIRE ?

Pour diagnostiquer ce trouble, il est tout d’abord important de trouver un médecin qui vous écoute et qui vous posera les bonnes questions.

Il quantifiera ensuite la sévérité de la maladie avec des questionnaires de symptômes et de qualité de vie. Sera ensuite calculé un score de sévérité des fuites.

L’examen clinique vise à objectiver les fuites et à diagnostiquer les autres troubles du périnée (prolapsus ou descente d’organes par exemple).

Enfin, des explorations complémentaires permettent d’orienter le traitement : échographie pelvienne et abdominale, exploration urodynamique, ….

 

QUELS SONT LES TRAITEMENTS DE L’INCONTINENCE URINAIRE ?

Le traitement de l’incontinence urinaire n’est pas nécessairement chirurgical. Celui-ci dépendra du type d’incontinence et des examens complémentaires.

D’une manière générale, pour l’incontinence urinaire à l’effort, la prise en charge est graduée en 3 étapes :

  1. Elle passe d’abord par la rééducation périnéale ;
  2. Puis par des mesures hygiéno-diététiques :
    Tout d’abord, la réduction pondérale (une personne en surpoids qui perdrait 10% de son poids, perdrait également 50% de la fréquence de ses fuites) ;
    La réduction des apports en eau et en liquide (apports hydriques) ;
    La réduction de consommation d’excitants pour la vessie : café, coca, bière ;

Et enfin l’adaptation des activités sportives.

 

Si ces mesures sont insuffisantes, le médecin pourra vous proposer une intervention chirurgicale mini invasive en ambulatoire, par la pose bandelette sous urétrale.

Le traitement de l’incontinence urinaire par hyperactivité vésicale est différent. Il repose sur :

  1. La prise d’un traitement médicamenteux ;
  2. La rééducation périnéale ;
  3. Une modification de certaines habitudes (boire moins, se retenir plus longtemps pour uriner,…), et la gestion du stress.

 

QUEL EST LE LIEN ENTRE GROSSESSE ET FUITES URINAIRES ?

Plus d’une femme sur deux a des fuites urinaires au 3ème trimestre de sa grossesse. Pendant la grossesse, le rôle d’information et de prévention par le gynécologue-obstétricien et de la sage-femme est important.

Afin de réduire le risque de fuites urinaires après l’accouchement, les mesures suivantes peuvent être prises :

  1. Limiter la prise de poids ;
  2. Effectuer des séances de rééducation périnéale prénatale chez les patientes à risque ou en cas de fuites urinaires avant ou pendant la grossesse. Nous rappelons que la césarienne n’est pas préventive contre l’incontinence urinaire du post partum.

 

QUEL EST LE LIEN ENTRE LE SPORT ET LES FUITES URINAIRES ?

Sur les 25 des femmes qui pratiquent le sport de manière régulière en France, 30% arrêtnet le sport à cause des fuites urinaires.

Cependant, en cas de fuites urinaires, il est important de ne pas cesser la pratique sportive, car une prise de poids est plus péjorative sur l’apparition d’incontinence urinaire.

Le traitement de l’incontinence urinaire est recommandé, ce qui permet aux femmes de pratiquer leur sport favori comme elles le souhaitent.

Dans l’attente d’un traitement définitif, une adaptation des activités sportives est recommandée avec notamment la pratique de sports à bas risque pour le périnée :

  1. Le Yoga ;
  2. Le Pilate.
  3. Le vélo, la natation, la marche, le golf, …

 

QUELLES SONT LES SOLUTIONS MISES EN PLACE PAR NOS CLINIQUES ?

Notre établissement est doté d’un centre de référence de prise en charge de l’incontinence féminine. Une RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) est organisée tous les mois afin de discuter des dossiers les plus complexes. Nos gynécologues ont également un rôle d’information, de formation médicale et de recherche clinique.

Nos praticiens participent régulièrement à des congrès internationaux et nationaux sur la thématique de l’incontinence urinaire.

Si vous êtes touchée par l’incontinence urinaire, vous n’êtes pas seule. Nous vous encourageons donc à en discuter avec votre médecin. Malheureusement, seulement 30% des femmes qui souffrent de fuites urinaires en parlent spontanément à un professionnel de santé.

Notre équipe est à votre disposition pour vous proposer des solutions efficaces dans l’objectif d’améliorer votre qualité de vie.

Pour en savoir plus sur notre centre du périnée : https://www.ambroisepare.fr/les-specialites/gynecologie/institut-du-perinee-la-statique-pelvienne/