La varicocèle : 20% de la population masculine

Échanges avec les Docteurs AKAKPO William, Chirurgien Urologue – Andrologue, et CHAGUE Pierre, Radiologue Interventionnel exerçant dans le Groupe Ambroise Paré – Hartmann.

La varicocèle correspond à dilatation des veines testiculaires (plexus veineux pampiniforme) au niveau du cordon spermatique. Il s’agit d’une pathologie fréquente retrouvée chez 1 homme sur 5. Une varicocèle n’est pas systématiquement à l’origine de symptômes.

La varicocèle est fréquemment diagnostiquée dans le cadre d’un bilan de fertilité masculine. La fréquence de la varicocèle est en effet plus importante chez les patients présentant une infertilité (35 % des hommes présentant une infertilité primaire et plus de 70 % des hommes avec une infertilité secondaire).

Une varicocèle peut être à l’origine d’une douleur testiculaire (pesanteur de fin de journée ou consécutive à un effort physique). Chez le sujet jeune, une varicocèle peut être associée à un trouble du développement testiculaire et aboutir à un testicule de volume réduit.

La varicocèle est diagnostiquée et gradée cliniquement puis précisée par une échographie.  Avant tout traitement, l’échographie scrotale est indispensable à ce jour, elle permet de grader l’importance du reflux et d’éliminer d’autres causes d’infertilité masculine. L’équipe de radiologie diagnostique de la clinique Ambroise Paré est formée sur la problématique de la fertilité masculine.

Les indications de traitement ont été détaillées au sein des dernières recommandations du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’Association Française d’Urologie.

Le Docteur AKAKPO William, Chirurgien Urologue et Andrologue à la Clinique Ambroise Paré, fait partie du panel d’experts ayant rédigé ces recommandations.

« Ces recommandations ont permis de redéfinir avec précision les indications de traitement. Beaucoup de patients ont une varicocèle mais tous ne nécessitent pas un traitement »

Les indications de traitement identifiées sont :

  1.  Varicocèle clinique avec anomalie(s) du spermogramme
  2.  Varicocèle clinique symptomatique (douloureuse)
  3.   Varicocèle clinique avec trouble de la croissance testiculaire

Différents traitements peuvent être proposés mais 2 techniques sont à l’origine d’un faible taux de récidive et de complications : la chirurgie sous inguinale microchirurgicale et la radio embolisation.

« Nous avons la chance de pouvoir proposer au sein de notre établissement les 2 techniques de références : la microchirurgie ou la radio-embolisation. Peu de centres en France proposent ces 2 techniques » nous informe le Dr Pierre CHAGUE, radiologue interventionnel à la Clinique Ambroise Paré.

Ces 2 techniques s’effectuent en ambulatoire au sein de la Clinique Ambroise Paré – Pierre Cherest.

La chirurgie s’effectue au bloc opératoire sous anesthésie générale et consiste, après une incision cutanée inguinale d’environ 3 cm, à ligaturer de manière individuelle l’ensemble des veines du cordon testiculaire à l’aide d’un microscope permettant de repérer avec précision les différentes structures du cordon testiculaire (artère, canal déférent et vaisseaux lymphatiques).

Pour la radio-embolisation, une veine du bras ou de la racine de la cuisse est ponctionnée sous anesthésie locale. Par ce point de ponction l’opérateur peut cheminer sous contrôle radiologique dans les veines, jusqu’à la veine pathologique alimentant la varicocèle. Cette veine sera alors bouchée (embolisée). En cas de varicocèle bilatérale, les veines droites et gauches peuvent être traitées par le même point de ponction.

Le choix de la technique à privilégier se fera après discussion et information des modalités précises de chaque approche avec votre médecin.

Dr. William Akakpo, Dr. Pierre Chagué.